Nos limites
pour une écologie intégrale
« No limit ! » : notre société est devenue une usine à frustrations.
« Toujours plus ! », promet-elle ux foules globalisées, comme si le réel devait se plier à nos caprices. Mais ce qui est illimité est fade, informe, évanescent : émanciper l’individu de gré ou de force, l’arracher à ses déterminismes, c’est le soumettre aux marchands de chimères. Une fois abolies les frontières entre les cultures, entre l’homme et l’animal, l’homme et la machine, l’homme et la femme, que reste-t-il au consommateur déraciné ? Le double empire de l’artificiel et de l’argent, qui s’empare du plus intime de nos vies et saccage nos écosystèmes.
S’opposer à cette fuite en avant destructrice, c’est faire le choix radical de la sobriété. Moins mais mieux : vivre plus simplement pour que chacun puisse simplement vivre. Veiller sur l’avenir, en respectant notre fragilité et celle de notre environnement. Face à la technique sans âme et au marché sans loi, l’écologie intégrale offre ainsi l’espérance d’un monde à la mesure de l’homme, fondé sur l’entraide et le don – fruits de nos limites.
Gautier Bès, 25 ans, est professeur agrégé de Lettres modernes dans un lycée public de la banlieue lyonnaise.
Marianne Durano, 22 ans, étudie la philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.
Axel Norgaard Rokwam, 26 ans, est relieur à Paris.
Tous trois ont été parmi les initiateurs du mouvement des veilleurs.
Les droits d’auteurs de ce livre sont reversés à la Fondation Espérance banlieues.
Le Centurion, 2014